taxes pouvant atteindre 36,3 % sur les voitures chinoises importées

Depuis le 4 juillet 2024, les droits de douane ont augmenté sur les importations de véhicules électriques chinois. Cette décision, annoncée le 12 juin 2024 par l’Union européenne, est survenue après une enquête de 9 mois menée par la Commission européenne. L’objectif de cette enquête : déterminer si le gouvernement chinois subventionne ses constructeurs automobiles pour booster l’importation de véhicules électriques vers l’Europe. « Provisoirement, les chaînes de valeur des véhicules électriques en Chine bénéficient de subventions injustes », avait alors conclu la Commission.

Mardi 20 août, l'UE avait confirmé sa volonté de surtaxer pendant cinq ans les voitures électriques importées de Chine mais a annoncé quelques ajustements (non encore définitifs), notamment au niveau des taux. 

Afin de protéger les constructeurs européens et de favoriser les modèles Made in Europe, Bruxelles a donc décidé d'augmenter les taxes appliquées aux importations en provenance de l’Empire de milieu. Alors que jusqu’ici, les véhicules électriques en provenance de Chine étaient soumis à 10 % de droits de douane, ils subissent désormais des taxes supplémentaires pouvant atteindre 36,3 %. Les montants des surtaxes varient d'un constructeur chinois à l'autre, en fonction des résultats de l’enquête de la Commission : le fabricant BYD est ainsi surtaxé à hauteur de 17 %, Geely de 19,3 %, et le groupe SAIC (qui détient la marque MG) de 36,3 %. Tous les autres producteurs de BEV (voitures électriques à batterie) en Chine qui n'ont pas coopéré à l'enquête sont soumis au taux unique de 36,3 %, indique la Commission européenne. 

Les marques non chinoises également dans le viseur

Cette hausse des taxes de douane s’applique également aux marques non chinoises qui fabriquent leurs modèles en Chine : cette mesure concerne en effet tous les véhicules électriques assemblés en Chine, y compris par des constructeurs européens et américains. Il faut donc s’attendre à une répercussion de ces droits de douane sur le prix d’achat des modèles concernés. Parmi eux, l’un des modèles électriques les plus vendus en France : la Tesla Model 3, assemblée en Chine, et donc touchée par cette surtaxation. Mais, en coopérant, le constructeur américain a obtenu un taux de 9 % (soit 19 %, cumulé avec la taxe habituelle). Le prix du modèle best seller de la marque a en effet augmenté le 1er juillet 2024. 

Parmi les autres modèles qui pourraient voir leur prix augmenter en raison de cette mesure, on trouve également la Dacia Spring, elle aussi très vendue en France, avec près de 24 000 immatriculations en 2023 (chiffres Avere-France). 

Une entrée en vigueur définitive d'ici le 30 octobre

En l'absence d'un accord avec les autorités chinoises, ces « droits compensateurs provisoires » ont été introduits à partir du 4 juillet 2024. Mais ils « ne seraient perçus que si et lorsque des droits définitifs seraient imposés », a précisé la Commission européenne en juillet. Une fois que la Commission aura terminé son enquête et que les 27 États membres - divisés sur le sujet - se seront prononcés, à savoir avant le 30 octobre de cette année, la mesure entrera définitivement en vigueur. D’ici là, les discussions entre Bruxelles et la Chine auront peut-être permis de trouver un accord… Mais pour l'instant, la Chine a menacé l'Europe de représailles commerciales, notamment d'augmenter à son tour la taxation des voitures thermiques de plus de 2,5 litres de cylindrée, à hauteur de 25 % (en plus des 15 % appliqués actuellement). 

 

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