Aucune des voitures volantes développées au cours du XXe siècle n’a pu atteindre le stade de la production et de la commercialisation à grande échelle. A la fois mauvaises voitures et mauvais avions, elles auraient nécessité d’inimaginables infrastructures, coûtaient beaucoup trop cher à produire et ne correspondaient à aucune demande réelle. Après avoir fait fantasmer des générations d’inventeurs, de journalistes et d'aventuriers épris de liberté absolue, elles ont donc été mises au placard de l’histoire des mobilités. Seuls quelques prototypes, parfois viables, surgissent occasionnellement des laboratoires de R&D de constructeurs ou de startups. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il suffit de lever le nez pour constater que le ciel est vide de la moindre voiture volante. Cependant, ce qu’on y voit parfois depuis quelques années, ce sont de petits appareils sans pilote qui viennent rebattre un peu les cartes. Ces appareils, nous les connaissons tous, ce sont les drones, ces étranges machines qui jaillissent le plus souvent de paquets cadeaux pour aller survoler le jardin. Les drones Devenus aussi armes majeures dans les conflits armés partout dans le monde…
Si le transport de personnes par drone est donc bien prévu par l’Union européenne, on est encore loin de voir des drones-voitures volantes slalomer entre les immeubles haussmanniens de Paris ou les tours de la City londonienne. “Les contraintes de construction de tels aéronefs utilisables en catégorie certifiée seront très proches de celles de l’aviation habitée classique, ce qui va demander des investissements beaucoup plus importants et nécessiter plusieurs années d’homologation”, analyse le président de la Fédération Professionnelle du Drone Civil. “Dans un premier temps, les flux de personnes devraient être peu élevés et s’adresser à des personnes privilégiées ou à des cas d’usage liés à des interventions médicales ou de sécurité ou sûreté publique ”, poursuit Philippe Boyadjis. Un constat qui renvoie cruellement à celui fait par les créateurs des premières voitures volantes.
A ce stade, le seul véritable scénario crédible est celui dans lequel le drone ne serait pas une voiture personnelle mais un taxi ou une navette volante. Se déplaçant de hub en hub selon des routes aériennes prédéterminées, il pourrait avoir un pilote embarqué, être piloté à distance ou être entièrement contrôlé électroniquement. “Que ce soit pour des taxis ou des véhicules personnels, cette circulation en basse couche se réalisera en mode UTM (Unmanned aircraft system Traffic Management) donc totalement numérisée. Le matériel au sol captera les émissions permanentes des drones dont les routes et les conditions de vol seront contrôlées en temps réel”, souligne Philippe Boyadjis. Il rappelle d’ailleurs qu’une telle expérimentation devrait être réalisée par les VoloCity de l’entreprise Volocopter durant les Jeux Olympiques de Paris 2024, grâce à des dérogations particulières.