On a tous déjà entendu la thèse selon laquelle une voiture électrique émettrait plus de CO2 que son équivalent thermique, et ne serait donc pas meilleure pour le climat. Alors, vrai ou faux ? C’est vrai, si on s’en tient strictement à la fabrication de la voiture, batterie incluse. Mais c’est parfaitement faux si l’on prend en compte l’ensemble de son cycle de vie. Or qu'on se le dise : c'est la seule manière pertinente de calculer le bilan carbone d’un véhicule ! On vous dit tout ou presque…
Une voiture électrique pollue plus qu’une thermique : vrai ou faux ?
Une voiture électrique émet 65 % de CO2 de moins qu'une voiture électrique.
La voiture électrique émet moins de gaz à effet de serre (GES) sur l’ensemble de son cycle de vie qu’une voiture thermique, c’est-à-dire en tenant compte de la fabrication du véhicule - incluant la fabrication de la batterie - de l’usage et de la fin de vie. « Toutes les études "sérieuses" le montrent », affirme Laurent Perron, chef de projet industrie automobile au Shift Project, le célèbre think tank reconnu pour son engagement en faveur du climat et sa rigueur scientifique.
65 % d’émissions de CO2 en moins pour la voiture électrique
Le calcul est simple. Pour un véhicule de taille moyenne effectuant un kilométrage moyen au cours de sa vie, les ordres de grandeur sont les suivants : 6 tonnes d’émissions de CO2 pour la fabrication du véhicule thermique, à comparer avec 5 tonnes de CO2 pour la fabrication de son équivalent électrique, auxquelles il faut ajouter 5 tonnes pour la fabrication de la batterie. Si l’on tient là, évidemment, le bilan de l’électrique est clairement défavorable. Mais il est surtout très incomplet !
Pendant la phase de roulage, les émissions du véhicule électrique sont très faibles : de l’ordre de 2 à 3 tonnes de CO2 dans un pays à l'électricité décarbonée.
Car le principal poste d’émission d’une voiture thermique, c’est son usage. En clair, c’est le CO2 émis lorsque le véhicule, en roulant, brûle de l’essence ou du gasoil. « Sur une durée de vie moyenne, le véhicule thermique va émettre entre 30 et 40 tonnes de CO2, selon le kilométrage », détaille Laurent Perron chef de projet industrie automobile au Shift Project. On est donc loin, très loin du niveau d’émission d’un véhicule électrique roulant en France. « Pendant la phase de roulage, les émissions du véhicule électrique sont très faibles : de l’ordre de 2 à 3 tonnes de CO2, suivant le kilométrage, dans un pays à l'électricité décarbonée. »
Ajoutez à cela les émissions liées à la fin de vie, équivalentes pour les deux motorisations, et le compte est bon : on a bien un facteur de diminution de l’ordre de deux tiers entre les cycles de vie complets d’une voiture essence ou diesel et d’une voiture électrique. Autrement dit : le véhicule électrique émet 65 % de CO2 en moins que son équivalent thermique.