Tesla est en difficulté en Chine, son marché le plus important hors des États-Unis, où elle a fait la pluie et le beau temps durant des années.

Lorsque Liu Jie, 32 ans, a décidé d’acheter une auto électrique en octobre, Tesla était un de ses premiers choix. Mais après quelques essais routiers, elle a opté pour une berline sportive de Xiaomi, un fabricant de gadgets grand public mieux connu pour ses téléphones, ses bouilloires et ses aspirateurs robots.

Rien de personnel, disent les acheteurs. Tesla est encore perçue comme une grande marque et Elon Musk, son PDG, est admiré en Chine. Pékin a déroulé le tapis rouge lorsqu’il a inauguré la première usine Tesla à l’étranger, à Shanghai. On lui attribue le dynamisme de l’industrie chinoise des véhicules électriques.

Une Xiaomi SU7 tout électrique. Tesla et BYD sont réputées les plus fiables, mais les jeunes acheteurs chinois sont plus enclins à s’intéresser à de nouvelles marques. 

Mais aujourd’hui, ce marché est un bain de sang pour Tesla. Les automobilistes chinois, naguère obnubilés par Tesla, s’emballent pour des marques locales et leurs voitures plus efficaces dotées d’une meilleure technologie, parfois à moitié prix.

En janvier et février 2025, le grand rival électrique de Tesla, le géant BYD, a vendu 481 318 voitures (+75 % par rapport à la même période en 2024). Tesla n’en a vendu que 60 480 (-14 %). L’action de Tesla a perdu un quart de sa valeur en un mois, les ventes chinoises en chute libre s’ajoutant au rôle controversé de M. Musk aux côtés du président Donald Trump comme tronçonneur des dépenses fédérales.

La domination de BYD sur Tesla en Chine s’accentue. BYD a vendu environ 1 million de voitures de plus par année que Tesla en 2022, 2023 et 2024. Ses voitures sont moins chères. Une certaine tendance à l’achat local s’observe dans les gouvernements régionaux, ce qui compte aussi. La crise immobilière et le ralentissement économique frappent les ménages, ce qui complique la situation pour tous les constructeurs automobiles. Devant ces difficultés, le gouvernement offre depuis l’an dernier une prime à la casse pour inciter les consommateurs à acheter neuf (la prime a été augmentée la semaine dernière). Les constructeurs chinois en profitent, mais Tesla aussi. De nombreux Chinois sont prêts à payer plus pour une technologie de pointe telle que la conduite autonome, un domaine où Tesla est à la traîne, car Pékin retarde l’approbation de son système similaire ou meilleur.

Mais Tesla a un autre problème : la demande. Elle est en baisse pour tout le marché automobile chinois.