Le 12 mars 2025, l’entreprise suédoise Northvolt, porte-étendard des ambitions européennes dans la production de batteries pour véhicules électriques, a annoncé sa faillite. Un échec pour l’industrie automobile européenne, en particulier pour le segment des voitures électriques, déjà en grande difficulté face à la concurrence américaine et asiatique.
L’aventure Northvolt vire au fiasco
Northvolt avait pourtant de quoi séduire. Fondée en 2016, l’entreprise suédoise promettait de produire des batteries à grande échelle pour les constructeurs automobiles européens et de réduire de fait leur dépendance aux mastodontes asiatiques et américains. Dès ses débuts, Northvolt a bénéficié de soutiens financiers massifs, attirant des investisseurs de renom comme Volkswagen, BMW ou encore Goldman Sachs.
Problème : malgré cet optimisme, et après plus de 10 milliards d’euros injectés dans Northvolt, l’entreprise suédoise n’avait pas une cadence suffisante pour amortir ses coûts de production. En juin 2024, le constructeur automobile BMW confirme la chute annoncée de Northvolt en rompant un contrat estimé à 2 milliards d’euros, privant Northvolt d’une précieuse source de revenus. Pour tenter de redresser la barre, l’entreprise suédoise s’était placée en novembre 2024, sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, espérant rééchelonner sa dette colossale de 8 milliards d’euros. Mais les investisseurs, refroidis par ses déboires financiers, n’ont pas suivi. Le 12 mars 2025, Northvolt a annoncé avoir jeté l’éponge, cette dernière ayant demandé à être placée en faillite.
(Encore) un mauvais signal pour la filière automobile européenne
Les conséquences de cet échec vont bien au-delà de l’entreprise elle-même. La faillite de Northvolt entraîne l’annulation de projets industriels stratégiques pour le Vieux Continent, tels que des usines prévues au Canada, en Allemagne et à Göteborg, en partenariat avec Volvo, qui ne verront finalement jamais le jour. Ces installations devaient permettre à l’Europe de sécuriser une partie de sa production de batteries et de réduire sa dépendance vis-à-vis des géants chinois et sud-coréens, aujourd’hui en position dominante sur le marché.
L’impact social est tout aussi lourd. Après l’annonce en septembre de la suppression de plus de 16 000 postes, soit un quart de ses salariés, la mise en faillite de Northvolt devrait se traduire par la fermeture de sa gigafactory de Skellefteå (nord de la Suède)- et qui devait rivaliser avec celle de Tesla – et entraîner le licenciement de 5 000 de ses salariés.
L’échec de Northvolt marque un nouveau revers pour l’industrie automobile européenne, qui peine à s’imposer face à la concurrence asiatique. Northvolt devait en effet incarner le renouveau industriel du continent et son ambition de produire 25 % des batteries mondiales d’ici 2030. Un objectif qui semble plus que jamais compromis, voire même inatteignable.De fait, et face à la faillite de Northvolt, les constructeurs européens sont en proie aux fluctuations du marché, ce qui risque, in fine, de rendre le prix de leurs véhicules électriques moins compétitifs. L’industrie automobile européenne, déjà sous pression pour répondre aux objectifs environnementaux imposés par la Commission européenne pour 2035, doit désormais affronter une menace supplémentaire : celle de perdre la maîtrise de son approvisionnement en batteries, maillon clé de sa transition énergétique.
Nous sommes avec comme source : L'Automobiliste