Rien ne va plus pour Tesla

C’est le grand plongeon. Tesla, la marque de voitures électriques qui a contribué à faire la fortune d’Elon Musk, dégringole en Bourse depuis plusieurs semaines. Sa valorisation boursière, qui atteignait encore 1 500 milliards de dollars en fin d’année 2024, a été divisée par deux pour tomber aujourd’hui en dessous des 800 milliards de dollars. Lundi 10 mars, le constructeur a même connu l’une de ses pires journées sur les marchés, avec une baisse de 15% de son cours. Cette perte de confiance des investisseurs pour une entreprise qui fait pourtant partie des "Magnificent seven", les sept entreprises de technologies les plus chères du monde, s’explique notamment par une désaffection grandissante des automobilistes pour les voitures Tesla. La gamme tarde en effet à se renouveler, tandis que d’autres constructeurs notamment asiatiques commencent à gagner des parts de marché.

Mais ce sont surtout les prises de position d’Elon Musk, qui détient près de 13% du capital de l’entreprise, qui ont tendance à jeter un froid sur l’image du constructeur. Les ventes de Tesla en Europe se sont effondrées au mois de février, enregistrant une baisse de 43,5% par rapport à l’année dernière selon les chiffres compilés par le média Electrek. L’Allemagne, l’un des plus gros marchés automobiles d’Europe pour Tesla, a subi la plus forte baisse, avec plus 70% de ventes en moins. Les appels d’Elon Musk à voter pour l’AfD, le parti d’extrême droite allemand, semblent avoir un effet repoussoir sur les automobilistes.

Un sentiment anti-Tesla

Un phénomène qui se confirme aux Etats-Unis, et tout particulièrement en Californie, le marché phare de Tesla. Ses immatriculations ont baissé de près de 12% en 2024 alors que les ventes de véhicules électriques ont continué de très légèrement progresser, selon les données de l’association des distributeurs automobiles de Californie. Le constructeur domine encore largement le marché de l’électrique, mais là encore sa part de marché s’érode, passant de plus de 60% en 2023 à 52% en 2024. Et la tendance se confirme sur le début de l’année 2025.

Là encore, les prises de positions d’Elon Musk en faveur de Donald Trump et son action au sein du département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) pour démanteler plusieurs grandes administrations américaines ont fait monter un véritable sentiment anti-Tesla aux quatre coins du pays. Des stations de recharge Tesla ont été incendiées près de Boston début mars, des manifestations contre Donald Trump et Elon Musk se sont déroulées devant plusieurs concessions Tesla, des propriétaires de Tesla ont même affiché un autocollant sur leur voiture déclarant qu’ils ne soutenaient pas ce qu’Elon Musk était devenu. L’Europe n’est pas en reste. Douze voitures Tesla ont été incendiées début mars sur le parking d’une concession de la marque près de Toulouse, un site StopElon.eu a vu le jour pour vendre des autocollants pro-européens et anti-Elon Musk, des appels au boycott de Tesla et X ont lieu un peu partout…

Risque de réputation élevé

Ce risque de réputation est d’autant plus élevé que la marque Tesla était, pendant longtemps, perçue comme un moyen pour des automobilistes soucieux de leur empreinte carbone de réduire leurs émissions. Elon Musk semble avoir pris le contrepied de cela, en contribuant notamment à sabrer dans les agences gouvernementales sur le climat, et Tesla en paie le prix. L’investisseur, qui a réduit son exposition aux actions Tesla, appelle à un changement de management chez le constructeur pour éloigner Elon Musk.

 

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