Voiture électrique : La Chine occupe le devant de la scène

Ces difficultés européennes sont mises en exergue par l’ascension fulgurante de la Chine dans le secteur. La stratégie industrielle de Pékin, soutenue par des subventions considérables, a permis à ses champions nationaux comme BYD et CATL de prendre une position dominante sur le marché mondial tout au long de la chaîne de valeur – de l’extraction minière jusqu’à la fabrication de voitures. Le gouvernement chinois a ainsi investi plus de 231 milliards de dollars dans l’industrie des VE entre 2009 et 2023, auxquels s’ajoutent des aides pour les fabricants de batteries et les producteurs de matières premières essentielles comme le lithium. 

Résultat, en 2023, BYD a surpassé Tesla en termes de ventes de véhicules, et CATL représente 40% de la production mondiale de batteries.

L'UE face à un dilemme stratégique

Cette concurrence chinoise place l'UE face à un dilemme stratégique : comment protéger ses emplois et son industrie automobile tout en respectant les objectifs climatiques ambitieux fixés pour 2035 ?

Le vote le 4 octobre 2024 d’une nouvelle augmentation des tarifs douaniers sur les importations de véhicules chinois (électriques) a marqué un sursaut européen. Mais cela n’est pas suffisant. Les surtaxes douanières appliquées sont trop faibles pour stopper les exportations de VE chinois vers l’Europe. Elles risqueraient même, à moyen terme, de pousser ces mêmes constructeurs à réduire encore leurs coûts de production, déjà très compétitifs, afin de maintenir leurs marges élevées sur le marché européen. 

L’enjeu désormais pour l’UE est de parvenir à investir massivement dans sa chaine de valeur VE et ses infrastructures de recharge tout en attirant sur son sol des investissements étrangers – notamment chinois, mais aussi japonais et sud-coréens – afin d’accroitre ses capacités de production domestiques de VE. BYD a par exemple déjà commencé la construction de sa première usine en Hongrie.

Dans le contexte géoéconomique actuel, on peut se demander si l’UE dispose vraiment de leviers de négociation suffisants pour faire face à la fois aux challenges industriels domestiques et à la forte concurrence chinoise.

 

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